Transmission du message

Le troisième attribut de la Prophétie est la transmission des vérités islamiques, autrement connues comme étant «enjoindre le bien et interdire le mal». Nous disons «islamiques» parce que tous les Prophètes vinrent avec la même religion divine fondée sur la soumission à Dieu. La transmission de ce message était l'ultime raison de l'envoi de Prophètes.

De même que Dieu manifeste Sa Clémence à travers la lumière et la chaleur du soleil, de même Il manifesta Sa Miséricorde et Sa Compassion pour l'humanité à travers les Prophètes. Il choisit Mohammed, qu'il envoya comme une miséricorde pour tous les mondes, pour établir pour toujours le message de compassion et de miséricorde. S'il n'avait pas été envoyé pour raviver et réviser les messages des Prophètes précédents et ensuite propager cette connaissance à travers la terre, nous serions maintenant en train d'errer dans un désert terrifiant d'incroyance, d'égarement et d'ignorance.

Philosophes, sociologues et psychologues ont de tout temps recherché des réponses à des questions existentielles telles que: Qui suis-je? D'où viens-je? Quelle est ma destination finale? Quel est le sens de la vie? Que signifie notre mort? La mort est-elle une non-existence absolue ou seulement une porte vers une nouvelle et éternelle vie? Chacun de nous se débat avec de telles questions. Mais ce n'est qu'avec les éclaircissements des Prophètes que nous pouvons trouver la vraie satisfaction et la sérénité. À travers eux, nous pouvons comprendre que cette vie terrestre n'est qu'une étape sur notre voyage perpétuel du monde des esprits au monde de l'éternité, un champ qu'il faut semer de graines pour en faire la récolte dans le monde éternel. On parvient à ce monde via le monde intermédiaire de la tombe. Quand nous réalisons cela, nous sommes soulagés de nos angoisses, et le monde se transforme en un jardin fleuri de récréation et un lieu de rassemblement pour des amis.

Les Prophètes furent envoyés pour transmettre ce message et pour illuminer le sentier du bonheur dans ce monde et dans l'autre. Nous allons maintenant discuter de trois points essentiels concernant la transmission du message divin par les Prophètes.

Une invitation universelle à Dieu

Les Prophètes traitaient les gens et la vie d'une manière holistique, faisant appel à l'intelligence, à la raison, à l'âme et à tous les sentiments et sens internes et externes de tout un chacun.

La position d'un Prophète par rapport à la révélation divine est similaire à celle d'un cadavre entre les mains de son laveur: l'individu ne peut rien faire de son propre chef. Dieu dirige et guide un Prophète dans la manière requise afin qu'il puisse guider son peuple. Sans cette direction divine, il serait incapable de guider qui que ce soit. S'il négligeait leurs intellects, le résultat final serait une communauté de mystiques misérables et dociles. S'il négligeait leurs cœurs ou leurs âmes, il en résulterait un rationalisme brut, dépourvu de toute dimension spirituelle. Comme chaque individu est composé d'un intellect, d'une âme et d'un corps, chacun doit donc recevoir sa part du message.

Les êtres humains sont actifs. Par conséquent, ils doivent être conduits vers les activités qui forment le vrai but de leurs vies, comme l'a déterminé Dieu et l'a communiqué le Prophète. Dieu n'a pas créé les gens pour qu'ils soient des reclus passifs, des activistes sans raison ni âme, ou des rationalistes sans réflexion spirituelle ni activisme.

Ce n'est que lorsque l'intellect, l'âme et le corps sont en harmonie et que les gens sont motivés à agir sur le chemin illuminé du message divin, qu'ils peuvent atteindre la perfection et la vraie humanité. Tous les Prophètes poursuivaient cet objectif, et ceux qui veulent les suivre doivent s'évertuer à cela: Dis: "Voici ma voie: j'appelle les gens [à la religion] de Dieu, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente. (12:108)

Un Prophète est un être entièrement dévoué à sa mission. Il est donc un altruiste qui vit pour le bonheur et le bien-être des autres. Son bonheur consiste à voir les autres se consacrer à Dieu dans l'espoir d'obtenir le salut, et non pas à attendre une quelconque récompense pour ses services. Il sait que sa récompense est seulement avec Dieu. Ce fait indispensable est souligné dans le Coran: Ô mon peuple! je ne vous demande pas de richesse en retour. Mon salaire n'incombe qu'à Dieu. (11:29)

Les Prophètes étaient chargés de transmettre le message divin. Ils faisaient de leur mieux, ils enduraient patiemment les malheurs et même les supplices et remplissaient leurs responsabilités sans se soucier des résultats de leur appel à Dieu, car ils savaient avec certitude que Dieu seul pouvait donner le résultat souhaité. Ces trois points fondamentaux forment la ligne de conduite pour tous ceux qui veulent appeler les gens à l'islam.

La méthode suivie par les Prophètes

L'effort constant est une caractéristique essentielle de la transmission du message, ainsi qu'un élément important de la méthode prophétique. Un Prophète est, pour ainsi dire, obnubilé par l'accomplissement de son devoir. Mettant cet objectif au premier plan, il considère toutes les circonstances et fait tout ce qui est permis. Comme il n'est pas responsable des résultats, il laisse cela à Dieu. Il sait qu'il ne peut faire accepter à qui que ce soit le message, car il n'a été envoyé que pour le transmettre de la meilleure façon possible: Tu (Mohammed) ne diriges pas celui que tu aimes: mais c'est Dieu qui guide qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés. (28:56)

Beaucoup de Prophètes vécurent sans que personne n'eût accepté leur message. Cependant, ils ne perdirent jamais espoir, ne faiblirent pas et n'eurent pas recours à des moyens inacceptables comme la violence, la terreur ou la tromperie quand ils étaient confrontés aux épreuves et aux tortures les plus impitoyables. Quand le Prophète fut sévèrement blessé à la bataille d'Ouhoud, certains Compagnons lui demandèrent d'invoquer la malédiction divine sur l'ennemi. Au lieu de cela, il pria pour eux en disant: «Ô Dieu, pardonne à mon peuple, car ils ne savent pas.»[1] Il fit cela tandis que son visage était couvert de sang.

Tous les Prophètes réagissaient de la même façon aux supplices et aux fausses accusations qu'ils avaient à endurer. Par exemple:

Les notables de son [Noé] peuple dirent: "Nous te voyons dans un égarement manifeste". Il dit: "Ô mon peuple, il n'y a pas d'égarement en moi; mais je suis un messager de la part du Seigneur de l'Univers. Je vous communique les messages de mon Seigneur et je vous donne conseil sincère, et je sais de Dieu ce que vous ne savez pas. (7:60-62)

Les notables de son [Houd] peuple qui ne croyaient pas dirent: "Certes, nous te voyons en pleine sottise et nous pensons que tu es du nombre des menteurs". Il dit: "Ô mon peuple, il n'y a point de sottise en moi; mais je suis un messager de la part du Seigneur de l'Univers. Je vous communique les messages de mon Seigneur, et je suis pour vous un conseiller digne de confiance. (7:66-68)

Rien ne changea dans l'histoire de la Prophétie. Les Prophètes transmettaient le message dans le seul but de plaire à Dieu. Un messager fut envoyé à chaque nation:

Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même; et quiconque s'égare, ne s'égare qu'à son propre détriment. Et nul ne portera le fardeau d'autrui. Et Nous n'avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un messager. (17:15)

Nous avons envoyé dans chaque communauté un messager, [pour leur dire]: "Adorez Dieu et écartez-vous des fausses déités". (16:36)

Après avoir reçu la première révélation, le Messager de Dieu rentra chez lui tout bouleversé. Alors qu'il était enveloppé dans son manteau, Dieu lui ordonna:

Ô toi (Muhammad)! Le revêtu d'un manteau! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements, purifie-les. Et de tout péché, écarte-toi. Et ne donne pas dans le but de recevoir davantage. Et pour ton Seigneur, endure. (74:1-7)

Il lui fut également dit:

Ô toi, l'enveloppé [dans tes vêtements]! Lève-toi [pour prier], toute la nuit, excepté une petite partie; Sa moitié, ou un peu moins ou un peu plus. Et récite le Coran, lentement et clairement. Nous allons te révéler des paroles lourdes (très importantes). (73:1-5)

Tous les Prophètes transmirent le message divin sans se lasser ni se laisser intimider. La dureté des gens ne les dissuadait pas. Par exemple:

[Noé] dit: "Seigneur! J'ai appelé mon peuple, nuit et jour. Mais mon appel n'a fait qu'accroître leur fuite. Et chaque fois que je les ai appelés pour que Tu leur pardonnes, ils ont mis leurs doigts dans leurs oreilles, se sont enveloppés de leurs vêtements, se sont entêtés et se sont montrés extrêmement orgueilleux. Ensuite, je les ai appelés ouvertement. Puis, je leur ai fait des proclamations publiques et des confidences en secret. J'ai donc dit: "Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est grand Pardonneur. (71:5-10)

Quand un peuple rejette le Prophète qui leur a été envoyé et persiste dans l'incroyance et la corruption, il s'ensuit généralement que le courroux divin s'abat sur eux. Le Coran contient les récits de la destruction de plusieurs peuples; nous pouvons d'ailleurs voir leurs ruines à travers toute la terre.

Un effort constant

La communication du message divin était l'une des caractéristiques essentielles du Messager de Dieu. Nous sommes inquiets dès que nous avons faim ou soif ou que nous avons du mal à respirer, lui était inquiet dès qu'une journée passait sans qu'il ne pût transmettre le message divin à quelque personne. Il était si préoccupé par la guidée et si affligé par l'incroyance que Dieu lui conseilla de faire attention à sa santé: Tu vas peut-être te consumer de chagrin parce qu'ils se détournent de toi et ne croient pas en ce discours! (18:6)

Le Messager de Dieu invitait tous les Mecquois, aussi bien en public qu'en privé, au chemin de Dieu. Il appela certains individus très obstinés, comme Abou Jahl, au moins une cinquantaine de fois. Il aspirait surtout à la conversion de son oncle Abou Talib qui l'avait élevé et protégé des Mecquois polythéistes. Durant la onzième année de sa Prophétie, quand Abou Talib était mourant, le Messager de Dieu l'invita à nouveau à croire. Cependant, les chefs mecquois l'entouraient pour l'en empêcher.

Il fut si marqué par l'incroyance d'Abou Talib qu'il dit: «Je demanderai pardon à Dieu aussi longtemps qu'Il me le permettra.»[2] Plus tard, un verset lui fut révélé, l'interdisant de faire cela:

Il n'appartient pas au Prophète et aux croyants d'implorer le pardon en faveur des associateurs, fussent-ils des parents alors qu'il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l'Enfer. (9:113)

Abou Bakr, le plus proche Compagnon du Prophète, savait combien la conversion de son oncle lui tenait à cœur. Un jour, il emmena son vieux père, qui s'était converti le jour de la conquête de La Mecque, au Messager de Dieu et pleura amèrement. Quand le Prophète lui demanda pourquoi il versait ainsi des larmes, il expliqua: «Ô Messager de Dieu, je voulais tellement que mon père croie, et maintenant il croit. Mais plus que cela, je voulais qu'Abou Talib croie, parce c'est ce que tu souhaitais. Pourtant, Dieu ne lui accorda pas la foi. C'est pourquoi je pleure.»[3]

L'un des meilleurs exemples de la préoccupation du Prophète pour la croyance de tout le monde est le fait qu'il ait invité Wahshi à l'islam - cet homme qui avait tué son oncle Hamza à Ouhoud. Après la conquête de La Mecque, le Messager de Dieu le fit venir pour l'appeler à l'islam. Wahshi déclina l'invitation par une lettre où il cita les versets suivants:

Ceux qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Dieu et ne tuent pas la vie que Dieu a rendue sacrée, sauf à bon droit; qui ne commettent pas de fornication - car quiconque fait cela encourra une punition, et le châtiment lui sera doublé, au Jour de la Résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d'ignominie. (25:68-69)

Wahshi ajouta à la suite du verset: «Tu m'invites à accepter l'islam, or j'ai commis tous les péchés mentionnés ci-dessus. J'ai vécu plongé dans l'incroyance, j'ai eu des relations sexuelles illicites et, en plus de cela, j'ai tué ton oncle que tu aimais tant. Est-ce qu'une telle personne peut réellement être pardonnée et devenir musulmane?»

Le Messager de Dieu lui répondit par une lettre contenant le verset suivant:

Certes Dieu ne pardonne pas qu'on Lui donne quelque associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque donne à Dieu quelque associé commet un énorme péché. (4:48)

Wahshi répondit à la lettre en prétextant que le pardon promis dans le verset dépendait de la volonté divine. Sur ce, le Messager de Dieu lui envoya une troisième lettre dans laquelle figurait le verset suivant:

Dis: "Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Car Dieu pardonne tous les péchés. Oui, c'est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux". (39:53)

C'est à travers cette correspondance que le Messager de Dieu ouvrit le cœur de Wahshi à la foi, lequel put enfin se voir inclus dans le verset mentionné dans la dernière lettre. Cette correspondance permit à Wahshi de se repentir complètement et de devenir un Compagnon.[4] Toutefois, Hamza avait été tué d'une façon si horrible que le Prophète en fut profondément affecté et qu'il soupira à Wahshi: «Évite de te présenter trop souvent à moi. Il se peut que je me souvienne de Hamza et que je ne te montre pas l'affection que je devrais.»

Wahshi fit de son mieux pour accéder à sa demande. Il se cachait derrière un poteau et essayait d'attirer l'attention du Messager de Dieu dans l'espoir qu'il lui permette de se présenter à lui. Quand le Messager de Dieu décéda peu après, Wahshi chercha le moyen de réparer sa faute. Quand la guerre de Yamama éclata contre Moussaïlima le Menteur, Wahshi se précipita sur le champ de bataille avec la lance qu'il avait employée pour tuer Hamza. Au moment crucial, il vit Moussaïlima en train d'essayer de s'enfuir. Il jeta immédiatement sa lance sur l'imposteur et le tua. Après cela, Wahshi se prosterna devant Dieu.[5] Pleurant à chaudes larmes, c'était comme s'il disait: «Me permettras-tu maintenant de me montrer à toi, ô Messager de Dieu?»

On ne peut qu'espérer que le Messager de Dieu fût présent en esprit à Yamama et qu'il embrassât Wahshi pour montrer qu'il le pardonnait et qu'il l'acceptait complètement dans sa noble compagnie.

Un autre bel exemple de la noblesse et de l'altruisme du Messager de Dieu, ainsi que de son amour de l'humanité et de sa préoccupation pour la guidance des gens, est son acceptation de Ikrima en tant que Compagnon. Ikrima était l'un des ennemis les plus farouches de l'islam et du Prophète, et un participant actif dans tous les complots menés contre lui. Le jour de la conquête de La Mecque, tandis qu'un grand nombre de ses camarades se convertirent à l'islam, Ikrima choisit de fuir au Yémen avec sa femme. Celle-ci, Oumm Hakam, le convainquit d'aller voir le Messager de Dieu et de lui demander pardon. Malgré son hostilité passée, Ikrima fut très bien accueilli par le Messager de Dieu: «Bienvenue, ô cavalier émigrant!» Après la conquête de La Mecque, il n'y avait plus eu d'«émigration» au vrai sens du terme; le Prophète faisait allusion au long voyage d'Ikrima du Yémen jusqu'à Médine.

Ikrima fut profondément touché par tant de noblesse et lui demanda d'implorer le pardon de Dieu pour ses péchés. Quand le Messager de Dieu eut fait cela, Ikrima devint euphorique et promit de dépenser pour l'islam le double de ce qu'il avait dépensé pour le combattre. Ikrima tint sa promesse à la bataille de Yarmuk où il fut blessé. Voyant sa femme pleurer à ses côtés sous la tente, il lui dit: «Ne pleure pas, car je ne mourrai pas tant que je n'aurai pas été témoin de la victoire.» Quelques temps plus tard, son oncle Hisham entra et annonça le triomphe des musulmans. Ikrima demanda de l'aide pour pouvoir se lever et une fois debout, il dit d'une voix faible: «Ô Messager de Dieu, ai-je tenu la promesse que je t'avais faite?» Puis il récita: Fais-moi mourir en parfaite soumission et fais-moi rejoindre les vertueux. (12:101), et soumit son âme à Dieu.[6]

Tout au long de sa vie, le Messager de Dieu a toujours pleuré les malheurs de l'humanité. Il n'a jamais cessé d'appeler les gens au chemin de Dieu. Pendant ses années à La Mecque, il marchait dans les rues et visitait les foires annuelles dans l'espoir de gagner quelques nouveaux convertis. Les insultes, les moqueries et la torture ne l'ont jamais dissuadé, pas même une fois. Quand le verset Et avertis les gens qui te sont les plus proches (26:214) fut révélé, il invita les membres les plus proches de sa famille à dîner. Plus tard, Ali raconta l'incident:

Le Messager de Dieu invita ses proches chez lui. Après le repas, il s'adressa à eux: «Dieu m'a ordonné d'avertir mes proches. Vous êtes de ma tribu et parmi mes plus proches. Je ne pourrai rien faire pour vous dans l'au-delà à moins que vous ne proclamiez qu'il n'y a pas de divinité en dehors de Dieu». À la fin de son discours, il demanda qui d'entre eux le soutiendrait. À cette époque, j'étais un jeune garçon chétif aux bras et aux jambes tout maigres. Comme personne ne répondait, je mis de côté la cruche que je tenais et déclarai: «Moi! ô Messager de Dieu!» Le Prophète réitéra son appel trois fois et à chaque fois, j'étais le seul à lui répondre.[7]

Le Messager de Dieu persévéra, endurant une dérision incessante et de plus en plus dure, l'humiliation, les coups et l'expulsion des foires. Il fut même lapidé par les enfants de Ta'if.

Ce n'est que durant la douzième année de sa mission qu'il fut capable de rencontrer quelques Médinois à 'Aqaba (à l'extérieur de La Mecque). Il leur parla d'islam et ils acceptèrent. L'année suivante, soixante-dix Médinois devinrent musulmans au même endroit. Ils prêtèrent le serment d'allégeance au Messager de Dieu et promirent de l'aider s'il décidait d'émigrer à Médine. Le Prophète désigna Mus'ab ibn 'Umayr pour leur enseigner l'islam. C'était le début d'une nouvelle étape dans sa vie. Lorsqu'il émigra à Médine l'année suivante, il y avait au moins un musulman dans chaque maison.[8]

Autres remarques

Ce qui est notable dans le comportement du Prophète, c'est que tout en communiquant le message, il présentait un excellent exemple de ferveur pour guider les gens. Les Compagnons faisaient leur possible pour imiter sa technique. Par exemple, la technique de Mus'ab ibn 'Umayr était si efficace et sincère que même les Médinois les plus obstinés, comme Sa'd ibn Mu'adh, devenaient musulmans. La réaction initiale de Sa'd aux activités de Mus'ab avait été dure. Mais quand ce dernier lui demanda poliment: «Tout d'abord assieds-toi et écoute-moi. Si ce que je te dis ne te plaît pas, n'hésite pas à me décapiter avec l'épée que tu as entre les mains». La colère de Sa'd se dissipa et il finit par quitter Mus'ab en musulman.

Le Messager de Dieu continua à envoyer des Compagnons dans les villes voisines. Il envoya Talha à Duwmat al-Jandal et Bara' ibn Azib au Yémen. Quand un Compagnon ne réussissait pas sa mission, ce qui était rare, il en envoyait un autre à sa place. Comme Khalid et Bara' n'arrivaient pas à ouvrir les cœurs des Yéménites, le Messager de Dieu envoya Ali. Peu de temps après, la plupart d'entre eux devinrent musulmans.[9]

Un autre point important est sa conduite après le Traité de Houdaïbiya. Certains Compagnons estimaient que plusieurs conditions du traité étaient humiliantes (pour les musulmans). Toutefois, dans l'atmosphère de paix qui s'ensuivit, à la suite d'années de perturbations et de guerres, beaucoup d'ennemis de l'islam reconsidérèrent le message. Finalement, même de puissants opposants tels que Khalid et 'Amr ibn al-'As acceptèrent l'islam.[10]

Le Messager de Dieu accueillit Khalid avec un compliment: «Je me demandais comment un homme aussi raisonnable que Khalid pouvait rester incroyant. J'étais persuadé que tu finirais par embrasser un jour l'islam.»[11] Il rassura ainsi 'Amr ibn al-'As, qui lui demandait d'implorer Dieu pour qu'Il le pardonne: «Ne savez-vous pas que ceux qui acceptent l'islam sont purifiés de tous leurs péchés passés?»[12]

Après le Traité de Houdaïbiya, le Messager de Dieu envoya des lettres aux dirigeants des pays voisins. Il écrivit au Négus, roi d'Abyssinie:

De la part de Mohammed, le Messager de Dieu, au Négus Ashama, Roi d'Abyssinie. Paix sur vous! À cette occasion, je loue Dieu, le Souverain, le Très Saint exempt de tous défauts, le Garant de la sécurité, Celui qui surveille Ses créatures. J'atteste que Jésus est un esprit venant de Dieu, un verbe de Lui, qu'Il octroya à Marie qui était chaste, pure et vierge. Je t'invite à Dieu, l'Unique sans associé.[13]

Le Messager incita le Négus à se convertir en commençant par le saluer avec la paix. Comme le Négus était chrétien, le Messager de Dieu exprima sa croyance en la Prophétie de Jésus et affirma la pureté et la virginité de Marie, soulignant ainsi leurs points communs.

Le Négus reçut la lettre et, y appliquant un baiser, la fit passer sur sa tête en signe de respect. Après l'avoir lue, il adopta l'islam sans hésitation et dicta la réponse suivante à son scribe:

À Mohammed, le Messager de Dieu, de la part du Négus. J'atteste que tu es le Messager de Dieu. Si tu m'ordonnes de venir, je viendrai, mais je ne suis pas dans la position de pouvoir convertir mes sujets à l'islam. Ô Messager de Dieu, j'affirme que tout ce que tu dis est vrai.[14]

Le Négus était si sincère qu'un jour il dit à ses confidents: «Je préfèrerais être un serviteur de Mohammed plutôt qu'un roi.» Quand il mourut, le Messager de Dieu accomplit la prière funéraire en son absence.[15]

La lettre suivante fut envoyée à Héraclès, l'Empereur de Byzance:

Au nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le très Miséricordieux! De la part de Mohammed, le serviteur de Dieu et Son Messager, à Héraclès, le grand chef des Byzantins. Que le salut soit sur celui qui suit la guidance! Je t'appelle selon la formule de l'Islam: embrasse l'Islam et tu seras sauvé (aslam taslim); tu auras de la part de Dieu une double récompense. Si tu tournes le dos, tu seras brûlé avec, en plus de la tienne, les âmes de tous ceux qui tournent le dos (parmi ton peuple). "Ô Gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous: que nous n'adorions que Dieu, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors de Dieu". Puis, s'ils tournent le dos, dites: "Soyez témoins que nous, nous sommes soumis". (3:64)[16]

L'Empereur fut touché par la lettre. Il convoqua Abou Soufyan, qui était alors en Syrie en train de conduire une caravane marchande de La Mecque. Le dialogue que voici eut lieu entre eux deux:

  • - Quel est le statut de la famille de cet homme?
  • - Noble.
  • - Est-ce que l'un de ses ancêtres a jamais proclamé la Prophétie?
  • - Non.
  • - Y a-t-il eu un roi parmi ses ancêtres?
  • - Non.
  • - Ceux qui le suivent font-ils surtout partie de l'élite ou des faibles?
  • - Des faibles.
  • - Parmi les convertis à sa religion, y a-t-il déjà eu des apostats?
  • - Pour l'instant, aucun.
  • - Est-ce que le nombre de ses disciples augmente ou diminue?
  • - Il augmente jour après jour.
  • - L'as-tu déjà entendu prononcer un mensonge?
  • - Non.
  • - A-t-il jamais manqué à sa promesse?
  • - Pas encore, mais je ne sais pas si cela arrivera dans le futur.

Bien qu'Abou Soufyan fût alors un ennemi juré du Messager de Dieu, il dit la vérité à son propos, exceptés ses derniers mots qui laissaient entendre que le Prophète pourrait plus tard être déloyal. L'Empereur était enclin à reconnaître la foi, mais voyant la réaction des prêtres qui l'entouraient, il se contenta de conclure: «Dans un futur très proche, toutes ces terres sur lesquelles je demeure seront les siennes.»[17] Imam Bukhari rapporte que l'évêque de la région accepta l'islam.[18]

Le Messager de Dieu envoya des lettres à d'autres rois, parmi lesquels Mouqawqis, le gouverneur d'Egypte, qui répondit par des présents.[19] Crésus, de Perse, déchira la lettre - incident prémonitoire de la fin de son empire, qui eut lieu pendant le califat de Omar.[20]

Quand Dieu ordonne à Mohammed de communiquer le message, Il s'adresse à lui en l'appelant Messager, pour montrer qu'il a le plus haut rang parmi les Prophètes. Il s'adresse à tous les autres Prophètes par leurs noms; le terme Messager démontre qu'il est le plus en avant dans la transmission du message. La civilisation islamique, fondée sur les principes qu'il a transmis, a attiré et ébahi un grand nombre de gens, tant et si bien que survinrent des incidents intéressants comme celui que l'on peut lire dans Mizancý Murad Tarihi (L'Histoire par Mizancý Murad): Auguste Comte, philosophe français et athée, fit quelques recherches sur l'islam après avoir visité les ruines de l'Espagne islamique. Quand il apprit que le Prophète Mohammed était analphabète, il dit: «Mohammed n'était pas un dieu, mais il n'était pas non plus un simple être humain.»

Néanmoins, citons al-Busiri: «La conclusion que nous tirons de toutes les informations que nous avons rassemblées à son propos est qu'il était un être humain - mais le meilleur parmi la création de Dieu.»

Autres points importants

Les trois points suivants jouent un rôle important dans la transmission du message de l'islam: l'intelligence, la pratique de ce qui est prêché, et le fait de ne n'attendre aucune rétribution.

Premièrement, l'intelligence doit être utilisée pour évaluer l'individu à qui le message doit être délivré. À ce propos, un hadith dit: «Il nous a été ordonné, à nous Prophètes, de nous adresser aux gens en fonction de leur niveau de compréhension.» Ceux qui cherchent à répandre l'islam doivent savoir comment aborder et gagner l'attention des non-musulmans. Illustrons ce point avec deux des nombreux exemples qui se trouvent dans la vie du Messager de Dieu:

Le Messager de Dieu gagna le cœur de Omar en appréciant son bon sens. Il dit à Omar: «Je n'arrive pas à comprendre comment un homme aussi raisonnable que toi peut attendre quoi que ce soit d'objets inanimés comme les pierres, le bois ou la terre.» Aussi inspirait-il confiance à Omar à travers sa bonne conduite. Sa dévotion à l'adoration de Dieu influença tellement Omar que celui-ci finit par venir au Messager de Dieu en étant aussi obéissant et respectueux devant lui que l'est un enfant bien élevé devant un père respectable.

Un jour, un jeune homme (apparemment Joulaïbib) demanda au Messager de Dieu la permission de forniquer parce qu'il n'arrivait pas à se retenir. Ceux qui étaient présents réagirent de différentes façons. Certains se moquèrent de lui, d'autres lui tirèrent la robe, d'autres encore se préparaient à le frapper. Mais le Prophète, plein de compassion, l'approcha de lui et commença à lui parler.

«Laisserais-tu quelqu'un faire cela à ta mère? demanda-t-il d'abord.

Jamais de la vie, ô Messager de Dieu! Je ne serais pas d'accord avec cela, répondit le jeune homme.

Naturellement, personne n'accepterait que sa mère soit impliquée dans un acte aussi honteux», dit le Prophète.

Il continua à demander à Joulaïbib la même question, mais en remplaçant ta mère par ta femme, ta sœur et ta tante. Chaque fois, Joulaïbib répondait qu'il ne serait pas d'accord avec un tel acte. À la fin de la conversation, Joulaïbib avait perdu toute envie de forniquer. Le Messager de Dieu conclut cette «opération spirituelle» par une supplication. Plaçant sa main sur la poitrine de Joulaïbib, il pria: «Ô Dieu, pardonne-lui, purifie son cœur et préserve sa chasteté.»[21]

Joulaïbib devint un modèle de chasteté. Quelques temps plus tard, il se maria avec la médiation du Prophète. Peu après cela, il tomba martyr dans une bataille après avoir tué sept soldats ennemis. Quand on retrouva son corps, le Messager de Dieu mit sa main sur son genou et dit: «Celui-ci est de moi, et je suis de lui.»[22]

Le Messager de Dieu était d'une compétence et d'une réussite exceptionnelles dans l'éducation des gens que cela constitue une preuve irréfutable de sa Prophétie. Les gens les moins civilisés, les plus grossiers, mal élevés, cruels et ignorants de cette époque-là furent transformés en très peu de temps en des guides de l'humanité les plus dignes de louanges.

Je me demande si le groupe le plus grand et le mieux équipé d'éducateurs professionnels, de pédagogues modernes, de sociologues, de psychologues, d'enseignants et de leurs semblables pourraient réussir en 100 ans où que ce soit dans le monde moderne et civilisé ne serait-ce qu'un centième de ce que le Messager de Dieu avait accompli en 23 ans dans le désert barbare d'Arabie d'il y a quatorze siècles. Quand on compare les efforts et les techniques modernes mis en œuvre pour supprimer une mauvaise habitude aussi insignifiante que celle de fumer - et ce, sans grand succès - avec le succès durable du Prophète pour éradiquer tant d'importantes mauvaises habitudes et idées, prouve que le Prophète Mohammed était inégalable dès qu'il s'agissait d'éduquer les gens.

Deuxièmement, ceux qui veulent que leurs paroles aient un impact sur les gens doivent d'abord mettre en pratique ce qu'ils prêchent. S'ils ne font pas cela, qu'ils ne s'attendent pas à réussir, car il est bien connu que les actes sont plus éloquents que les paroles. Le Coran est très explicite à ce sujet: Ô vous qui avez cru! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas? C'est une grande abomination auprès de Dieu que de dire ce que vous ne faites pas. (61:2-3)

Le Messager de Dieu était la personnification même de sa mission. Il était le meilleur dans la pratique de l'islam, dans la dévotion et la servitude à Dieu. Il suffisait souvent qu'une personne le voie et n'ait besoin d'aucune autre preuve pour croire en sa Prophétie. Par exemple, Abd Allah ibn Salam, le célèbre savant juif de Médine, crut en lui dès le premier coup d'œil et dit: «Il ne peut y avoir de mensonge avec un tel visage. Un être doté d'un visage pareil ne peut qu'être un Messager de Dieu.»[23]

Abd Allah ibn Rawaha, un poète renommé de l'époque, exprima ce fait dans les vers suivants:

Même s'il n'était pas venu avec des signes manifestes,

Un simple regard sur sa personne aurait suffi à inspirer la croyance en lui.[24]

Ceux qui croyaient en lui n'étaient pas des gens idiots ou insensés. Parmi eux se trouvaient de grands personnages comme les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Othman, et Ali), chacun ayant dirigé de très grands Etats. Ils avaient une spiritualité si intense et une foi si profonde que Ali, par exemple, dit une fois: «Ma certitude n'augmenterait pas même si le voile de l'Invisible (qui sépare le monde matériel du monde immatériel) se levait.»[25]

L'une des raisons pour laquelle le Prophète Mohammed est toujours profondément aimé par des millions de gens - en dépit de l'incessante propagande hostile et négative - et pour laquelle chaque jour des gens de par le monde embrassent l'islam, est qu'il prêchait par l'exemple. Il invitait les gens à adorer Dieu en toute sincérité et était lui-même le meilleur dans le domaine de l'adoration. Il passait plus de la moitié de la nuit en prière, en larmes et plein d'humilité. Quand on lui demandait pourquoi il priait si longtemps que ses pieds enflaient, alors qu'il n'avait commis aucun péché, il répondait: «Ne devrais-je pas être un esclave reconnaissant envers Dieu?»[26]

Aïcha relate qu'une nuit, il demanda sa permission pour se lever et prier. Il était si soucieux des droits de ses épouses qu'il attendait leur accord pour accomplir les prières surérogatoires. Cette nuit-là, il pria jusqu'à l'aube en versant des larmes. Il récita de nombreuses fois les versets suivant:

En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d'intelligence qui, debout, assis, couchés sur le côté, invoquent Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre (disant): "Notre Seigneur! Tu n'as pas créé cela en vain. Gloire à Toi! Garde-nous du châtiment du Feu. Seigneur! Quiconque Tu fais entrer dans le Feu, Tu le couvres vraiment d'ignominie. Et pour les injustes, il n'y a pas de secoureurs! Seigneur! Nous avons entendu l'appel de celui qui a appelé ainsi à la foi: "Croyez en votre Seigneur" et dès lors nous avons cru. Seigneur, pardonne-nous nos péchés, efface de nous nos méfaits, et place-nous, à notre mort, avec les gens de bien. Seigneur! Donne-nous ce que Tu nous as promis par Tes messagers. Et ne nous couvre pas d'ignominie au Jour de la Résurrection. Car Toi, Tu ne manques pas à Ta promesse". (3:190-194)[27]

Aïcha rapporte aussi:

Une nuit, je me suis réveillée mais le Messager de Dieu n'était pas à mes côtés. J'étais jalouse, car je craignais qu'il ne fût avec une autre de ses épouses. Tandis que je me levais du lit, ma main toucha ses pieds. Je remarquai qu'il était prosterné et qu'il priait: «Ô Dieu, je cherche refuge en Ton agrément contre Ton courroux, en Ta clémence contre Ton châtiment; je cherche aussi refuge auprès de Toi contre Toi. Je ne puis Te louer comme Tu Te loues Toi-même.»[28]

Sa vie était si simple qu'une fois Omar dit en le voyant: «Ô Messager de Dieu! les rois dorment dans des lits de plumes tout moelleux, alors que tu dors sur une natte rugueuse. Tu es le Messager de Dieu et mérites donc plus que les autres une vie facile.» Le Messager de Dieu répondit: «Ne veux-tu pas que les plaisirs de ce monde soient les leurs et ceux de l'au-delà les nôtres?»[29] Le Messager de Dieu vivait pour les autres. Il souhaitait une vie confortable pour sa nation, pourvu que sa communauté ne fût pas égarée par les attraits de ce monde; mais lui menait une vie très simple.

Troisièmement, le Messager de Dieu, comme tous les autres Prophètes, n'attendait aucune récompense pour l'accomplissement de sa mission. Il souffrait de la faim, de la soif et de toutes sortes de difficultés. Il fut forcé à l'exil et fut la cible d'assauts et de pièges. Il supportait tout cela uniquement pour le bon plaisir de Dieu et pour le bien-être de l'humanité. Un jour, Abou Houraïra le vit prier en position assise et lui demanda s'il était malade. La réponse du Messager fit pleurer Abou Houraïra: «J'ai faim. La faim ne m'a pas laissé assez de force pour me lever et prier.»[30] La faim était chose commune parmi les musulmans. Une nuit, le Messager de Dieu, Abou Bakr et Omar se croisèrent dehors. Quand ils se demandèrent les uns les autres pourquoi ils étaient sortis, tous répondirent: «La faim.»[31]

Même si les années qui suivirent, la plupart de ses Compagnons devinrent plus riches, le Messager de Dieu et sa famille ne changèrent jamais de style de vie. Fatima, son unique enfant survivant, accomplissait elle-même toutes les tâches ménagères pour sa famille. Un jour, lorsque les prisonniers de guerre étaient distribués à Médine, elle demanda à son père si elle pouvait avoir une servante. Il répondit:

Ô ma fille! je ne pourrai rien te donner tant que je n'aurai pas satisfait les besoins du peuple de Suffa. Cependant, laisse-moi t'enseigner quelque chose de mieux pour toi qu'une servante. Avant de te coucher, dit 33 fois «Gloire à Dieu!», «Louanges à Dieu!» et «Dieu est le plus grand!». [Selon d'autres hadiths, la dernière expression devrait être répétée 34 fois.] Ceci est meilleur pour ta vie future.[32]

Un jour, la voyant porter un bracelet (ou un collier selon une autre version), il la prévint: «Voudrais-tu que les habitants des cieux et de la terre disent que ma fille porte une chaîne de l'Enfer?»[33]

En plus de ne recevoir aucune récompense en ce monde, le Messager de Dieu endurait les tortures. Il était souvent battu et laissé à terre, couvert de poussière, avec seulement Fatima courant à son aide. Un jour, tandis qu'on le frappait à la Ka'ba, Abou Bakr courut à son secours en s'écriant aux malfaiteurs: «Allez-vous tuer un homme parce qu'il dit: 'Mon Seigneur est Dieu'?»[34]


[1] Qadi Iyad, Shifa' al-Sharif, 1:105; Bukhari, "Anbiya'," 54; Muslim, "Jihad," 105
[2] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 3:153
[3] Ibn Hisham, Sira, 4:48; Ibn Hanbal, 3:160; Ibn Hajar, Al-Isaba, 4:116
[4] Haythami, Majma' az-Zawa'id, 7:100-1
[5] Bukhari, "Maghazi," 21; Ibn Hisham, Sira, 3:76-77
[6] Hakim, Mustadrak, 3:241-43; Ibn Hajar, Al-Isaba, 2:496
[7] Ibn Hanbal, 1:159; Haythami, 8:302-3
[8] Ibn Hisham, Sira, 2:73
[9] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 5:120-21
[10]Ibid., 4:272
[11]Ibid., 4:273
[12]Ibid., 4:271
[13]Ibid., 3:104
[14]Ibid., 3:105
[15]Muslim, "Jana'iz," 62-67
[16]Bukhari, "Bad'u  al-Wahy," 6
[17] Ibid
[18] Ibid
[19] Ibn Kathir, Al-Bidaya, 5:324
[20] Bukhari, "'Ilm," 7:1; Ibn Hanbal, 1:243
[21]Ibn Hanbal, 5:256-57
[22]Muslim, "Fadha'il as-Sahaba," 131
[23] Ibn Hisham, Sira, 163-64
[24] Sa'id Hawwa, Ar-Rasul, 1:9. Pour une version différente, voir Ibn Hajar, Al-Isaba, 2:307
[25] 'Ali al-Qari, Al-Asrar al-Marfu'a, 286
[26]Bukhari, "Tahajjud,"6; Muslim, "Munafiqin," 81
[27] Ibn Kathir, Tafsir, 2:164.
[28] Muslim, "Salat," 221-2; Abu Dawud, "Salat," 148; "Witr," 5
[29]Muslim, "Talaq," 31
[30] Abu Nu'aym, Hilya, 7:107; Hindi, Kanz al-'Ummal, 1:199
[31]Muslim, "Ashriba," 140
[32]Bukhari, "Fadha'il as-Sahaba," 9
[33]Nasa'i, "Zinat," 39
[34]Bukhari, " Fadha'il as-Sahaba," 5; Ibn Hanbal, 2:205

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